Le terme de créolisation est inventé par l’historien jamaïquain E. K. Brathwaite, et largement étendu par les écrits de Stuart Hall et d’Édouard Glissant. La créolisation se définit selon trois domaines :

– linguistique : la formation de langues nouvelles, conçues à l’origine pour communiquer entre colons et esclaves

– anthropologique : la formation d’une société nouvelle, dans le cadre économique du commerce humain, et l’adaptation des humains à ce nouvel ordre

– sociologique : la survivance de croyances et de gestes, au-delà la traversée, et leur adaptation à ce nouvel état de fait. Progressivement, se forme une société faite d’emprunts et de détournements.

Ainsi de nombreuses œuvres présentées dans cette saison procèdent par ce mouvement d’assemblage, de reconstruction : Michael Armitage qui mixe peinture d’histoire et culture populaire, Lungiswa Gqunta, qui explore la survivance des croyances anciennes dans un nouvel environnement.