Né au début du XXe siècle dans les milieux intellectuels afro-américains et antillais, le panafricanisme visait à unir les Africains et la diaspora dans une communauté de lutte, d’auto-détermination, et un héritage culturel et historique collectif. Cette pensée peut s’exprimer, dans les expositions présentées aujourd’hui, sous la forme d’une approche poétique et militante, comme dans le cinéma de Sarah Maldoror, ou comme dans l’utilisation répété de la couleur noire (même si celle-ci à d’autres sens, bien entendu), magnifiée dans le travail de Joël Andrianomearisoa. Chez Grada Kilomba, c’est par la recherche d’une vision universelle de l’expérience noire, au sein de représentations empruntant pourtant à la culture européenne, que l’artiste explore les liens qui perdurent au-delà des frontières pour ceux que le système capitaliste et racialiste exclut.