Voir plus bas

LASCO PROJECT #10

Le 04/05/2018
Pour la dixième session du LASCO PROJECT, le Palais de Tokyo interroge l’histoire et l’héritage de mai 68 avec une intervention monumentale sur son bâtiment réalisée par l’artiste Escif, sur laquelle celui-ci va notamment reproduire les fameuses écritures des révoltes étudiantes de mai 68. Ce projet s’ajoute à celui réalisé en juillet 2016 par le peintre grec Stelios Faitakis qui questionnait, à travers deux fresques murales, l’héritage de la pensée situationniste et de mai 68 dans les révoltes contemporaines.
Ces interventions se situent dans le contexte du LASCO Project, programme d’Arts Urbains/ Urban Art du Palais de Tokyo, qui se déploie dans son bâtiment avec les interventions d’une soixantaine d’artistes internationaux.
Le parcours se prolonge dans les sous-sols du Palais de Tokyo avec une nouvelle intervention de l’artiste Paul Loubet, lauréat du prix Révélation d’Art Urbain remis par l’ADAGP (2017).
 
Escif, Open borders
Sur la façade arrière du Palais de Tokyo, Escif déploie une peinture monumentale et déplace en trompe-l’oeil les éléments qui la composent (drapeaux officiels, portes, escaliers de secours, végétations sauvages), tout en lacérant les murs d’écritures (les graffitis tracés clandestinement dans les toilettes de l’institution et archivés par l’artiste, les écritures qui accompagnaient les révoltes étudiantes de mai 68).
La composition générale de la peinture reprendra celle du jeu de société Serpents et échelles qui plonge le joueur dans un parcours entre vice et vertu. Une manière pour l’artiste de rendre à la rue le graffiti en questionnant la part de situationnisme et de politique qui anime l’action d’écrire sur les murs depuis les grottes pariétales jusqu’aux rues et souterrains actuels, tout en prolongeant la célèbre citation de Duchamp qui affirmait que « l’art est un jeu entre tous les hommes de toutes les époques. »
 
Paul Loubet
Paul Loubet, lui, s’empare des sous-sols du Palais de Tokyo pour mettre en scène une caverne futuriste évoquant les sanctuaires égyptiens et les vaisseaux spatiaux remixés avec le kitsch du graphisme des flyers des rave-parties des années 1990, avec l’héritage de la bande dessinée, de l’art brut ou encore des jeux vidéo au style 8-bits qui caractérisent les années 1980. Toujours entre les pixels et les motifs de tapisserie mal exécutés, Paul Loubet déploie dans une pénombre enfumée des signes géométriques cryptés, autant d’étranges pictogrammes représentant des drones.
Commissaire : Hugo Vitrani

Le programme d’arts urbains du Palais de Tokyo

Initié en 2012, le LASCO PROJECT révèle, dans les méandres souterrains du bâtiment du Palais de Tokyo, l’un des plus étonnants parcours d’art urbain dans un lieu culturel. Près d’une soixantaine d’artistes internationaux qui inscrivent la rue dans l’histoire de l’art ont ainsi réalisé des interventions, pour certaines monumentales, pour d’autres secrètes, qui se confrontent à l’architecture brute du Palais de Tokyo et qui infiltrent ses espaces interstitiels (couloirs, escaliers, passages) sur près d’1 kilomètre.

 

 

L’œuvre d’Escif est visible sur la façade du Palais de Tokyo, côté rue de la Manutention.
L’œuvre de Paul Loubet se situe dans les sous-sols du Palais de Tokyo et est accessible dans le cadre des visites Lasco Project.
 

“Un mur peint est un mur effacé, c’est un acte de psychomagie, c’est une faille dans le système, c’est un message d’espoir qui révèle la possibilité de travailler pour un monde meilleur : ouvrir les frontières.” Escif

Le Lasco Project bénéficie du soutien de :