Le free jazz apparaît aux États-Unis au début des années 1960, dans un contexte marqué par le mouvement des droits civiques. Ce nouveau genre ambitionne de libérer la musique afro-américaine des schémas musicaux et sociaux établis, surenchérissant de déconstruction sonore, de jeux de batterie non linéaires et de solos infinis qui font voler en éclats la notion de composition. La radicalité de ce processus créatif reposant sur l’improvisation totale trouve un écho dans la France des années 1960 marquée par les mouvements sociaux contestataires et décoloniaux. C’est cette musique d’avant-garde qui accompagne les premiers films de Sarah Maldoror pour raconter les luttes d’indépendance. L’Art Ensemble of Chicago compose gratuitement la bande originale de son court-métrage Monangambée (1968), exprimant ainsi une solidarité afro-américaine envers les luttes anticolonialistes en Angola.