Benoît Piéron (1983) est né avec une méningite, à la suite de laquelle il a été hémiplégique. Il passe, dans le cadre du traitement d’une leucémie, une grande partie de son enfance à l’hôpital. Son corps est ainsi devenu plus politique. Il y a quatre ans, il retourne à l’hôpital pour un cancer qui fait éclore une myopathie. Le fait de revivre les traumatismes de son enfance lui fait prendre conscience d’un lien intime entre son travail plastique et sa survivance au VIH/sida et de la possibilité de transformer la culpabilité en « énergie compostable », selon Donna Haraway. Piéron cherche à produire des expressions alternatives de la maladie, où celle-ci est vue comme un potentiel. Loin de l’héroïsme romantique propre aux métaphores habituelles de la maladie, Piéron se situe dans une zone grise et joyeuse. Lors d’un solo intitulé Illness Shower à la galerie Sultana, Piéron pensa l’exposition comme une fête de la maladie.