La modernité, c’est la rationalisation du monde, la raison, l’industrialisation, le capitalisme et le progrès. Le concept apparaît à la fin du XVe siècle et s’épanouit au XIXe . Il est concomitant à la colonisation : la conquête du monde et des espaces est assise sur l’idée de supériorité. Nos musées, leurs architectures, leurs collections, nos manières d’exposer, portent la marque de cette histoire.
Aux XVIIIe et XIXe siècles, on construit l’idée moderne de musée. Un musée démocratique, ouvert, qui est pour l’État une manière de consolider l’écriture de son récit. Celui d’une nation unique, avec une culture unique et une histoire unique. Alors on crée des musées des Beaux-Arts, d’histoire naturelle, d’ethnographie (entres autres). Ils disent la science, la vérité, le savoir, le beau, l’Histoire. Ces musées servent à éduquer, mais aussi à montrer la puissance des nations. C’est l’époque de l’expansion coloniale, des expositions internationales, universelles et coloniales. Le Palais de Tokyo est créé pour l’Exposition internationale de 1937 consacrée à la modernité. Sa première exposition s’intitule Les chefs d’œuvres de l’art français.