Parade est la première exposition à Paris de Guillaume Leblon depuis 10 ans. Elle est donc l’occasion d’une sorte de résumé de son travail sur une décennie, qui rassemble la diversité parfois déroutante de ses intérêts, de ses manières de faire, et des différents contextes qu’il a traversés, notamment depuis son installation à New York en 2015 et son expérience d’un atelier à Guadalajara au Mexique entre 2018 et 2022.
Guillaume Leblon est un sculpteur qui envisage l’exposition comme une expérience, plutôt qu’une simple présentation d’objets. Ses expositions répondent à un lieu, à une institution, elles cherchent des échappées, rendent compte de rapports de force. Elles mettent au premier plan une relation physique, concrète, matérielle, entre le public, les œuvres et le lieu, et elle est conçue comme un paysage que l’on traverse, ici à la frontière entre l’intérieur et l’extérieur du Palais de Tokyo, puisque l’expérience se poursuit sur le parvis et autour du bassin.
Toute exposition d’artiste est une forme d’autoportrait, et particulièrement pour Guillaume Leblon pour qui l’autobiographie joue un rôle crucial dans la création. Il effectue pour cette exposition une relecture de son travail, reliant et rejouant ses œuvres, en les mêlant à de nouvelles productions.
Le titre de son exposition joue sur le double sens du terme « parade » : la mise en scène, le défilé (qui peut être carnavalesque ou autoritaire), mais aussi le subterfuge, la feinte. Car Guillaume Leblon, artiste dont l’œuvre est un vaste répertoire des vocabulaires de la sculpture – de la statuaire à l’assemblage, de la forme issue de la nature à la construction architecturale –cultive également le mystère et l’ellipse : son travail ne se résume pas en thématiques ni en figures de discours, mais il compose à partir de choses vues, d’une perception du monde et d’une histoire des formes, avec des émotions et des sensations.
Une humeur parfois mélancolique, qui l’entraîne notamment à bouleverser l’ordonnancement néo-classique du parvis du Palais de Tokyo en le barrant d’un arbre déraciné et en jonchant le bassin de parapluies démembrés, scène de perturbation catastrophique qui restitue un écho inquiet aux incertitudes du présent et à ses dérèglements, qu’ils soient sociétaux ou climatiques.
Commissaire : François Piron
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L’exposition Parade bénéficie du soutien de la Galerie Nathalie Obadia, Paris-Bruxelles.
L’Œuvre Face contre terre bénéficie du soutien et de la collaboration de Paprec. L’Œuvre Gardienne de Guillaume Leblon bénéficie du soutien de Dalle Nogare Marble Project. Le Palais de Tokyo remercie pour leur aide la galerie ProjecteSD et le Fonds de dotation Emerige.