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La morsure des termites

Du 16/06/2023 au 07/01/2024

Agissant par parasitage, par télescopage, par fantasme, par friction, par contre-sens ou par amitié, La morsure des termites tente une relecture spéculative de l’histoire de l’art envisagée sous le prisme du graffiti. Le graffiti non pas comme sujet ou esthétique, mais comme expérience, comme attitude, comme imaginaire, comme pensée souterraine. Une expérience de l’illégalité et des vitres brisées, de l’errance des corps en mouvement, une attirance pour les perspectives sans lumière, un romantisme du vandalisme qui prend autant soin des choses qu’il ne les abîme, une fascination pour les langages visibles ou invisibles qui se confrontent avec la matière précaire du réel, et qui se façonnent avec elle tout en la transformant.

En combinaison et rupture avec le projet Lasco, qui accueillait depuis 10 ans l’art urbain dans les espaces dérobés du Palais de Tokyo, l’exposition provoque un dialogue fragmenté, parfois cryptique, entre une cinquantaine d’artistes plus ou moins reconnu.es, voire pas du tout connu.es. Dans un essai publié en 1962, Manny Farber oppose les artistes termites aux artistes éléphants blancs. Les artistes termites s’expriment dans des pratiques plus difficiles à saisir et à manipuler.

« L’art style termite, ver solitaire, mousse ou champignon, a la particularité de progresser en s’attaquant à ses propres contraintes, pour ne laisser d’ordinaire sur son passage que des signes d’activité dévorante, industrieuse et désordonnée ».

White Elephant Art vs. Termite Art, Manny Farber, Film Culture, no. 27 (Winter 1962-63).
Vue d’exposition, La morsure des termites, 18/10/2023, Palais de Tokyo. Crédit photo : Aurélien Mole

Pensée structurellement comme une ville invisible, en référence à l’ouvrage d’Italo Calvino dont l’exposition emprunte le titre, on pénètre dans La morsure des termites comme dans la ville de Tamara : par « des rues hérissées d’enseignes qui sortent des murs », où « l’œil ne voit pas des choses mais des figures de choses qui signifient d’autres choses ».

DU 16/06/2023 AU 07/01/2024

Artistes : Chaz Bojórquez, Aline Bouvy, A. One (Anthony Clark), Samuel Bosseur, Brassaï, André Cadere, Miriam Cahn, Sophie Calle, COCO 144, Martha Cooper, Dado (Miodrag Durić), Bruce Davidson, John Divola, Miho Dohi, Nicolas Dolto, Ida Ekblad, Mathias Enard, ENERI, Caley Feeney, Futura 2000, Richard Hambleton, Thomas Hirschhorn, Dennis Hopper, Antwan Horfee, Renaud Jerez, David L. Johnson, Margaret Kilgallen, Olivier Kosta-Théfaine, Pope.L , Mierle Laderman Ukeles, Renée Levi, Tala Madani, Mark Manders, Ari Marcopoulos, Matta, Julia Maura, MODE 2, Tania Mouraud, NOC 167, Nestor Nomakh, PHASE 2, Alexander Raczka, RAMMELLZEE, Jay Ramier, Leomi Sadler, SAEIO, Ataru Sato, SKKI©, Robert Smithson, SNAKE 1, STAY HIGH 149, Lisa Signorini, Hito Steyerl, Hervé Télémaque, Pablo Tomek & Ken Sortais, Toni, Lily van der Stokker, VALIE EXPORT, Lawrence Weiner, Marion Widcoq, Martin Wong, Gérard Zlotykamien

Architecte : Olivier Goethals

Commissaire : Hugo Vitrani

Assistante d’exposition : Violette Wood

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