La montée en visibilité des pratiques autochtones dans l’art contemporain international est un phénomène majeur de l’histoire de l’art en train de s’écrire, avec le risque, parfois, de devenir une simple étiquette. Les termes « hybridité » et « anthropophagie » (en référence au « Manifeste Anthropophage » d’Oswald de Andrade) ont ainsi été accolés à « autochtonie » afin d’éviter les assignations identitaires et d’interroger l’invention de pratiques et d’identités variables, déjouant les catégories héritées du colonialisme et permettant de repenser les rapports à la nature, au territoire, aux humains et aux autres qu’humains.
En laissant la parole à des chercheurs et des artistes, ce séminaire entend déplacer la focale des questions institutionnelles vers celles des processus créatifs, des identités assignées vers les pratiques par lesquelles l’individu s’auto-désigne et invente ses relations au monde.
Pour cette première rencontre au Palais de Tokyo, Daria de Beauvais, co-commissaire de l’exposition sans titre (territoire originel), présente au cours d’une visite guidée l’ensemble de ce projet inédit. Cette visite est suivie par une intervention en ligne depuis Sydney de Jonathan Jones, qui expose à cette occasion les grands axes de sa pratique de chercheur et d’artiste.
Co-conception Morgan Labar (enseignant associé, département ARTS, ENS) et Daria de Beauvais (Senior Curator, Palais de Tokyo).
En partenariat avec l’École Normale Supérieure (Paris).