Cécile B. Evans What the Heart Wants Still from HD video 41:05 min Courtesy the artist and Galerie Emanuel Layr

CYCLE DE PROJECTIONS ET RENCONTRE

Avec Azzedine Saleck, Ana Vaz, Laura Sellies et Amelie Giacomini, Cécile B. Evans, Natália Trejbalová, Josèfa Ntjam

Le Palais de Tokyo propose un après-midi de projection de 6 films différents ainsi qu’une conversation entre Josèfa Ntjam et Vittoria Matarrese autour du film Dislocations de 18h à 19h.

Consultez le détail de la programmation ci-dessous :

Azzedine Saleck, Dune, 2022, 8’ 18’’

Azzedine Saleck, Dune, 2022

« Above the land
Across the sand
The things I’ve seen
The ways I’ve been »

Une conversation entre Bah ould Saleck et Mohamedou ould Salahi, respectivement père de l´artiste et un ancien détenu mauritanien qui a passé 12 ans à Guantanamo aux mains de la CIA.

Un dialogue entre deux mauritaniens sur le temps sur fond d´images d’un chargement de sable dans le désert, suggèrent que peut-être et malgré les efforts humains le paysage nous échappe et ne peut être conquis.

Crédits

Editing and sound design: Brian Close
Production: Confort Moderne

Avec Mohamedou Ould Salahi et Bah Ould Saleck

still du film Ana Vaz, Olhe bem as montanhas !, 2018, 30’ 40’’

Ana Vaz, Olhe bem as montanhas !, 2018

« Regardez bien les montagnes ! » : l’impératif vient de l’artiste Manfredo de Souzanetto, pendant les années de dictature au Brésil. L’exploitation minière était en train de détruire l’environnement dans l’État du Minas Gerais, dans le Sud-Est du pays. Par le biais du montage, Ana Vaz met en parallèle cette région et celle, géographiquement très éloignée, du Nord-Pas-de-Calais, également marquée par trois siècles d’exploitation minière. D’un côté, des montagnes érodées, dont les habitants subissent les glissements de terrain meurtriers. Les montagnes creuses, évidées, deviennent réceptacles d’une mémoire spectrale. De l’autre, en France, les traces de l’exploitation, un temps effacées, font aujourd’hui l’objet d’une revalorisation patrimoniale, et paradoxalement, les tas de déchets miniers sont devenus des montagnes, des réservoirs de biodiversité, la frontière entre nature et technique s’avérant insituable. La cinéaste surprend à chaque plan, la poésie primant sur tout discours militant ou environnemental – ainsi de la séquence des scientifiques qui mesurent les chauves-souris sous la lune. Le « regardez bien » pousse vers le détail, la matière visuelle et sonore. Jamais cependant détachées du politique : un plan du ciel pris du fond d’un ravin suffit à évoquer les fantômes de peuples indigènes éradiqués, dont subsistent encore cependant des peintures pariétales.

Crédits

Réalisateur : Ana Vaz
Producteur : Olivier Marboeuf
Producteur associé : Cédric Walter

Équipe France :
Son direct : Philippe Fabbri
Assistant image : Jack Wiener

Chargé de production : Guylaine Huet
Assistant tournage : Rocco Scaranello

Équipe Brésil :
Son direct : Flora Guerra
Chargée de production : Juliana Cury
Assistant tournage : Welsey Gomes da Silva
Montage : Ana Vaz, Deborah Viegas
Création sonore : Nuno da Luz
Montage son : Ana Vaz
Mixage : Clément Decaudin
Étalonnage : Baptiste Évrard

Laura Sellies et Amelie Giacomini, Toutes ces filles couronnées de langues, 2021

Un groupe de quatre-vingt-neuf femmes vit sur une île volcanique. Ici elles entreprirent d’inventer une langue nouvelle, première pierre d’une société nouvelle. Pendant quatre-vingt-neuf jours, elles trouvèrent et recensèrent des gestes puis les formes que ces gestes dessinaient. Elles les inscrivirent au fur et à mesure sur le sol, les murs, les pierres, les chèvres, les ventres. Et l’île devint un alphabet. Dans le film Toutes ces filles couronnées de langues, Laura Sellies et Amélie Giacomini poursuivent une recherche sur le langage qui traverse leur travail depuis plusieurs années. Cette recherche est déterminée par la conviction que le langage est l’un des principaux outils de la domination, que notre société est façonnée par celui-ci et que, pour la déconstruire, il faut penser de nouveaux modes d’échange. Le corps et la sculpture ont toujours été au cœur de cette recherche. De quelle manière le mouvement du corps, mis en lien avec la matérialité d’un objet transformé en partenaire, est capable d’inventer un nouveau système de signes ? Les rudiments d’un langage qui parlera à quelques-uns, ceux qui prendront le temps de le déchiffrer et de se l’approprier.

Crédits

Interprétation : Estrée Pauline Lorillard
Le groupe : Anna Gaïotti, Nathalie Broizat, Silvia Di Rienzo, Susanne Schmidt Voix Anaïs Berenguer, Laura Centemeri, Raphaële Dupire, Joëlle Driguez, Eva Poussel
Image : Thomas Favel et Michele Gurrieri
Montage : Laurent Leveneur et Hodei Berasategui Son Nicolas Becker et Raphaële Dupire Mixage : Rob Walker
Étalonnage : Marie Gascoin
Générique et affiche : Jauneau Vallance
Production : Les volcans

Avec les soutiens de Lafayette Anticipations, Fondation Villa Datris, Danièle Kapel-Marcovici, CIRVA, GMEM

 

Cécile B. Evans, What the Heart Wants, 2016

Le travail de l’artiste belgo-américaine Cécile B. Evans s’intéresse à la valeur de l’émotion dans la société et à sa rébellion au contact des structures idéologiques et technologiques. L’installation vidéo d’Evans, What the Heart Wants, explore les échanges entre les personnes et les machines qui définissent la condition humaine contemporaine. Le récit hyperlié de la vidéo se déroule après la chute d’Internet et suit HYPER, un système omniprésent qui a remplacé l’infrastructure et atteint l’objectif ultime de la “personnalité”. Au milieu des paradoxes vertigineux d’un futur devenu présent, une négociation émerge sur qui ou ce qui constitue une personne et comment les systèmes façonnent les termes de ce que signifie être “humain”. Les visiteurs pénètrent dans un “océan vide” au sein de l’installation alors que HYPER est rejoint par une gamme d’autres protagonistes : une cellule immortelle, un souvenir de 1972 qui a survécu aux humains qui s’en seraient souvenus, un trio démantelé d’amoureux hors réseau, des enfants de laboratoire avec leur robot soignant et un collectif de travailleurs entièrement composé d’oreilles désincarnées.

Crédits

Courtesy the artist and Emanuel Layr Galerie, Vienna
Commissioned by the 9th Berlin Biennale
Coproducers De Hallen Haarlem; Kunsthalle Winterthur; Kunsthalle Aarhus

Additional support from Schering Stiftung, Musée d’art moderne de la Ville de Paris; 20th Biennale of Sydney; Barbara Seiler, Zurich; Galerie Emanuel Layr, Vienna; Robert D. Bielecki Foundation; KIASMA Helsinki; FACT Liverpool, Metal, and Canvas, cocommissioners of Commercials, 2015

 

Natália Trejbalová, About Mirages and Stolen Stones, 2020

Natália Trejbalová, About Mirages and Stolen Stones, 2020

About Mirages and Stolen Stones se déroule sur une version spéculative de notre Terre qui, pour des raisons inconnues, est soudainement devenue plate. Notre narrateur est un scientifique qui a apparemment enregistré le film pour documenter ce changement impossible, 5 ans après l’aplatissement. Nous sommes plongés dans la contemplation de ce qui se passe sur l’écran en mettant continuellement en discussion la physicalité de la matière et ses proportions. L’idée initiale du film est née de l’intérêt de l’artiste pour les narrations spéculatives et les théories populaires du complot, en particulier The Flat Earth Theory. Cette narration peut être considerée comme l’une des conséquences des changements introduits dans la gestion de l’information suite à la diffusion d’Internet ainsi que l’évolution intervenue dans notre rapport aux images et à la représentation visuelle en général. L’un des traits distinctifs du film réside dans le choix d’adopter un point de vue subjectif sur des phénomènes globaux, comme l’impossible aplatissement de la surface de la Terre. En d’autres termes, il s’agit d’imaginer comment nous, en tant qu’individus, percevons les changements d’une bien plus grande ampleur, qui concernent notre planète dans son ensemble.

Crédits

Music and sound design by Matteo Nobile
Voice by Melissa Ghidini, Adele Altro
Cinematography by Matteo Pasin
Color Correction: Matteo Finazzi

Courtesy of the artist, supported by Case Chiuse by Paola Clerico.

 

Josefa Ntjam, "Dislocation", Still from HD video, 15 min, Courtesy the artist

Josèfa Ntjam, Dislocation (première version), 2022

Dislocation est un film réalisé par Josèfa Ntjam. Dans ce court-métrage nous suivons Persona, l’avatar de Josèfa Ntjam qui apparaît une seconde fois à l’écran. Iel poursuit son voyage initiatique depuis les espaces Internet(s) jusqu’à une grotte flottant dans l’espace parmi une constellation de coquillages et de fossiles ressemblant à des astéroïdes – une grotte rocheuse et molle, à la fois sous-marine et interstellaire. Persona tente ici de retrouver les mémoires perdues des luttes d’indépendance du Cameroun. C’est dans cette grotte flottant dans l’espace, que l’artiste prend comme une métaphore symbolisant les espaces de révoltes et de dissensions qui se sont développés en marge des lumières. Les murs et les gouttes de la grotte sont une fenêtre sur des archives qui finissent par se fondre avec Persona, dont l’enveloppe humanoïde a disparu. Iels perdent leur corps dans une flaque qui porte encore des empreintes et les souvenirs préservés par l’eau.

Crédits

Courtesy of the artist
Film coproduit par le Palais de Tokyo