La traduction essaie de transcrire un propos dans une langue qui lui est étrangère. Elle expose tous les décalages, toutes les différences qui séparent les expressions nationales, régionales, ethniques. Elle tente de passer par delà les intraduisibles, les incompréhensions. La traduction est un élément clé de l’exposition de Jonathan Jones dans laquelle chaque corpus d’œuvres met en évidence la manière dont l’interprétation et la compréhension d’autres cultures peuvent être modifiées par la communication et l’échange. On pourrait comparer cette approche à celle de Grada Kilomba, qui s’inspire des figures mythiques des tragédies grecques, mais qui retranscrit dans leurs destins les questions qui agitent notre monde. L’impossible de la traduction se retrouve enfin chez Joël Andrianomearisoa, dans l’idée – empruntée à Edouard Glissant – de l’opacité, qui traverse toute son œuvre plastique.