Pour cette saison, Anne Imhof prend possession de l’ensemble du Palais de Tokyo pour composer une oeuvre totale. Elle y fait fusionner l’espace et les corps, la musique et la peinture, ses oeuvres et celles d’une trentaine d’artistes invités. Formée à la Staatliche Hochschule für Bildende Künste Städelschule à Francfort en Allemagne, et immergée dans la scène musicale et nocturne de la ville, l’artiste s’est imposée en une dizaine d’années comme une figure majeure de l’art contemporain au travers d’une oeuvre radicale. Au sein du Palais de Tokyo mis à nu, elle inscrit une architecture de verre qui démultiplie et génère de nouvelles perspectives pour nous diriger jusqu’aux entrailles du bâtiment. Anne Imhof investit le monde des spectres et de l’occulte, rappelant le poète Arthur Rimbaud et sa Nuit de l’enfer. Cette exposition réveille les mythes et les peurs, elle nous confronte à ce qui nous dépasse : les mouvements des structures sociales, les cycles des astres, le temps qui passe. Le Palais de Tokyo, transfiguré en palais des glaces, devient l’espace où les temporalités se télescopent, où, à travers les jeux infinis de reflets, d’apparition et de disparition, se construit un espace entre l’intérieur et l’extérieur, et où de nouvelles images émergent. Anne Imhof nous invite ainsi à parcourir l’intervalle entre le vivant et le non vivant, l’ombre et la lumière, le passé et le présent, l’immobilité et l’action et à inventer notre libre trajectoire au sein de cette vaste scène ouverte et hors limite.