Alors que la notion d’hygiène a été totalement bouleversée par une pandémie mondiale, ramenant le savon au cœur de nos préoccupations quotidiennes, les normes d’hygiène et par extension de beauté ne cessent d’évoluer dans le temps et dans l’espace. Dissimulés derrière nos masques qui constituent presque une seconde peau, la frontière entre hygiène et beauté devient poreuse : si l’hygiène comprend tous les gestes et rituels permettant de conserver son corps propre et en bonne santé, certains de ces gestes basculent vers des injonctions esthétiques. La gestion de la pilosité corporelle est différée chez les hommes et les femmes, aidée par le développement de nouvelles technologies, comme l’explique la sociologue Ellen Van Ost à propos des rasoirs Phillips : l’objet technique masculin devient un objet esthétique féminin.