Née en 1973 à Woomera (Australie), vit et travaille à Naarm/Melbourne (Australie).
D’origine Aborigène Kokatha et Nukunu, Yhonnie Scarce travaille sur la nature politique du verre. Ses créations récentes s’intéressent en particulier à la cristallisation du sable du désert suite aux essais nucléaires effectués par le Royaume-Uni en Australie-Méridionale de 1956 à 1963, contaminant au passage soldats, populations autochtones et nature environnante. Cette recherche entre en résonance avec les essais nucléaires effectués par la France dans le Pacifique : de 1966 à 1996, cent quatre-vingt-treize furent organisés en Polynésie française. Les répercussions de ces tests réalisés à distance de leurs commanditaires se font encore sentir aujourd’hui dans les territoires concernés.
Yhonnie Scarce imagine une nouvelle œuvre, qui évoque tant un nuage radioactif qu’une chute d’eau. Des centaines d’ignames (légume primordial dans l’alimentation Aborigène et symbole du lien au territoire) en verre soufflé à la main sont suspendus au plafond, évoquant des gouttes d’eau inversées et révélant les nombreuses pertes humaines et écologiques liées aux explosions nucléaires – si brûlantes qu’elles transformaient le sol en verre. Cette installation à la fois solide et fragile, faite d’un matériau résilient, rend hommage aux victimes humaines et non-humaines de la colonisation nucléaire.
En co-production avec l’Ikon Gallery (Birmingham).
Yhonnie Scarce est représentée par la galerie THIS IS NO FANTASY (Melbourne).