Kader Attia (né en 1970 en France) a grandi en Algérie et en banlieue parisienne. Il puise dans son expérience un point de départ pour développer une pratique qui interroge les esthétiques et les éthiques de différentes cultures. Il adopte une démarche poétique et symbolique pour explorer l’amplitude des répercussions de l’actuelle hégémonie culturelle occidentale et du colonialisme sur les cultures non occidentales, tout en interrogeant les politiques identitaires de différentes époques historiques et coloniales à la lumière de notre monde globalisé.
Pendant plusieurs années, ses recherches se focalisent sur le concept de « réparation », en tant que constante de la nature humaine, dont l’esprit occidental moderne et l’approche traditionnelle extra-occidentale ont toujours eu des visions opposées. De la culture à la nature, du genre à l’architecture, de la science à la philosophie, tout système de vie est un processus infini de réparation.
En 2016, Kader Attia a créé La Colonie, un espace situé à Paris pensé comme une agora ouverte aux discussions et au partage d’idées. Appelant à une décolonisation non seulement des populations, mais aussi des connaissances, des attitudes et des pratiques, il aspire à un décloisonnement des savoirs grâce à une démarche transculturelle, transdisciplinaire et transgénérationelle. Animé par l’urgence des réparations sociales et culturelles, il vise à réunir ce qui a été éclaté, ou s’est perdu de vue.
Parmi les expositions récentes de Kader Attia, citons la 57e Biennale de Venise et les expositions personnelles : « Sacrifice and Harmony », MMK, Francfort-sur-le-Main (2016) ; « Les blessures sont là », Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne (2015) ; « Culture, Another Nature Repaired », Middelhei Museum, Anvers (2015) ; « Contre nature » au Beirut Art Center (2014) ; « Continuum of Repair », Whitechapel Gallery, Londres (2013 – 2014) ; « Repair. 5 Acts », KW, Berlin (2013) ; « Construire, déconstruire, reconstruire : le corps utopique » au Musée d’art moderne de la Ville de Paris (2012). Les oeuvres de Kader Attia ont également été exposées à la Biennale de Dakar (2014) ; à la documenta 13, Kassel (2012) ; au MoMA, New York (2012), et à la Tate Modern, Londres (2009).
Kader Attia est lauréat du Prix Marcel Duchamp 2016.
Son travail est montré dans plusieurs expositions au Palais de Tokyo, dont Notre Monde Brûle.