L’allusif joue du rapport de l’implicite et de l’explicite dans la pratique d’Éléonore Pano-Zavaroni et son regard distancié va de pair avec l’attention portée aux visiteur-euses aux quels sont adressées directement ses œuvres. L’artiste propose de sortir de l’image pour évoquer des problématiques politiques (au sens premier du terme), spatiales et temporelles, sur un mode oblique qui permet le vague, l’appropriation et la subjectivité. Ses œuvres paraissent conceptuelles, leur forme, minimale. Elles engagent pourtant, implicitement mais sûrement, l’expérience sensible des visiteur-euses, à la fois commune et intime. La volonté d’autonomie des œuvres en fait des espaces d’émancipation. Éléonore Pano-Zavaroni propose une radicalité toute en discrétion, une manière de faire qui oblique non pas pour éviter, pour évacuer, mais au contraire dans une volonté de précision.