Craig Costello

Enfant du skateboard, du punk rock, du graffiti et du hip hop des années 1980, Craig Costello fait ses armes dans la rue sous le pseudonyme “KR”. Ses lettrages minimalistes peuvent être déchiffrés de loin, ses tags argentés sont saturés de coulures obtenues grâce à une encre liquide qu’il élaborait lui-même. Dans les années 1990, Craig Costello est au coeur de la scène de la côte ouest américaine. Etudiant au San Francisco Art Institute et spécialisé en photographie, il documente en noir et blanc, au NIKON F2, ses virées nocturnes pendant lesquelles il peint illégalement dans la rue avec son complice Barry McGee, autant de précieux témoignages d’une scène artistique alternative venue bousculer les codes classiques du graffiti.

De retour à New York en 1998, Craig Costello peint de nombreux toits avec Steve « Espo » Powers tout en développant son encre désormais appelée « Krink » (pour « KR Ink »). D’abord vendue sous le manteau puis dans le concept store Alife, l’encre et l’esthétique coulante Krink est alors popularisée à l’international par les artistes du groupe Irak (« je vole », en slang, argot des ghettos) dont les membres – de Earsnot à Dash Snow (Sacer) en passant par Guess, Aaron Bondaroff ou Ryan McGinley – étaient connus comme étant les enfants terribles du Lower East Side. En parallèle, Craig Costello continue de peindre dans la rue : il éradique les lettres de son tag pour en garder les coulures, comme une pluie foudroyante qu’il décline sur des portes et des boîtes aux lettres courbées, autant d’éléments de l’espace public que l’artiste envisage comme des toiles et des sculptures.