La transformation du non-art en art porte un nom : l’artification. Elle repose sur la croyance (tacite) en une valeur supérieure de l’art. Elle agit donc comme un anoblissement par lequel « l’objet devient œuvre, le producteur devient artiste ». Pour ce faire, il existe des institutions régulatrices de l’art : celles qui dressent les frontières entre art et non-art. Pour l’anthropologue Marcel Mauss, « un objet d’art, par définition, est l’objet reconnu comme tel par un groupe ». En l’occurrence, le groupe serait ici les journalistes, les collectionneur·euses, les directeur·ices de galerie et peut-être aussi un peu le public* .
* Vera L. Zolberg et Joni Maya Cherbo, Outsider Art. Contesting Boundaries in Contemporary Culture, 1997