Le Moyen-Orient, les pays non-reconnus, les zones radioactives ou interdites et envisagées comme des « parcs naturels involontaires » sont autant de territoires que Louis-Cyprien Rials a parcourus ou habités. De ces zones marquées par des violences passées ou agitées par de grands conflits, l’artiste livre une image silencieuse, parfois mystique à travers la vidéo et la photographie. Ces tableaux en mouvement composés de plans fixes, souvent longs et dépourvus de présence humaine, racontent l’impossibilité de saisir ces espaces abandonnés, transformés, imprégnés de croyances et parcourus de stigmates.
Louis-Cyprien Rials présente au Palais de Tokyo un film et un ensemble d’objets réalisés avec Ramon Film Productions. Cette société de production, fondée par Isaac Nabwana I.G.G., fédère des ougandais de diverses origines dans un studio non loin de la route de Wakaliga, dans un ghetto de la banlieue de Kampala, la capitale de l’Ouganda. Ces derniers écrivent et produisent des films à succès avec peu de moyens depuis plus de dix ans. Leurs longs métrages s’inspirent des films de kung-fu chinois et rejouent la violence du cinéma d’action américain.
Avec Louis-Cyprien Rials, ils réalisent une adaptation de Rashomon (1950) du célèbre réalisateur japonais Akira Kurosawa. L’objet qui en résulte est hybride: il mêle des références cinématographiques et culturelles, il laisse entrevoir la réalité des ghettos ougandais tout en racontant, à travers une fiction, comment les points de vue et la vérité peuvent être multiples.