Le projet inédit sans titre (territoire originel) s’intéresse au transport colonial, au commerce et à l’acclimatation de plantes, animaux et objets d’origine australienne, ainsi qu’à la colonisation des connaissances Aborigènes qui leur sont associées.
Son point de départ est l’expédition française du Capitaine Nicolas Baudin en territoire austral en 1800- 1803. Commanditée par Napoléon Bonaparte, elle fut l’une des plus grandes expéditions scientifiques jamais entreprises en Australie et permit de rapporter en France de nombreux artefacts et éléments vivants.
L’exposition prend différentes formes pour déployer cette histoire complexe, l’artiste imaginant ses œuvres comme un processus de traduction. Parmi les plantes rapportées par l’expédition et conservées à l’Herbier National (Paris), plus de 300 spécimens furent collectées à Sydney. Ces spécimens ont été reproduits en broderies réalisées à la main par des collectifs de réfugiées et de migrantes à Sydney, et sont présentés comme une nouvelle traduction de ces archives. Des sculptures, d’après des couronnes impériales mais faites de matériaux australiens et de portraits d’Aborigènes, sont présentées sur les murs. Un paysage sonore – inspiré entre autres par un corroboree (cérémonie Aborigène australienne) tel que retranscrit lors de l’expédition – est diffusé dans l’espace, tandis qu’une vidéo fait le récit du projet et de son contexte. Chaque corpus d’œuvres met en évidence la manière dont l’interprétation et la compréhension d’autres cultures peuvent être modifiées par la communication et l’échange.
Pour sans titre (territoire originel), Jonathan Jones a effectué un important travail de recherche tant en Australie qu’en France – au Muséum national d’Histoire naturelle à Paris, au Muséum d’histoire naturelle du Havre et au Château de Malmaison (où il bénéficiera d’une exposition début 2022). L’exposition au Palais de Tokyo, sa première en Europe, sera accompagnée d’un texte de l’écrivaine australienne Tara June Winch dans le magazine PALAIS à paraitre en avril 2022.
Elle sera présentée à l’automne 2022 au centre d’art contemporain Artspace à Sydney et fera alors l’objet d’une publication monographique.