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Vue de l’exposition « Gigamaku » de Antwan Horfee, Espace de réalité virtuelle, Palais de Tokyo, 2019 Crédit photo : Aurélien Mole

Antwan Horfee

Gigamaku
Du 20/02/2019 au 12/05/2019
Gigamaku est une exploration physique et mentale d’un paysage au psychédélisme vitaminé. Elle suit le cycle d’une journée, du lever du soleil au surgissement de la nuit. La découverte se fait pas à pas, le corps plongé dans un monde gigantesque où se nichent des objets cachés comme des trésors ou tombant du ciel. Autant de verrous, de chichas et de pommes dessinés et animés par l’artiste, soucieux de s’approprier et de détourner les techniques de la réalité virtuelle.
D’abord sculptée en plâtre et pâte à modeler à la manière de Richard Corben, icône de la bande dessinée underground, la maquette d’Antwan Horfee est modélisée en 3D grâce à des méthodes de scan alternatives, puis retravaillée dans ses teintes comme un mirage mouvant. Volontairement cheap, avec défauts apparents, le monde virtuel d’Antwan Horfee s’inscrit dans l’héritage de films de science-fiction évoquant des expériences technologiques interdites, secrètes ou défectueuses : Demolition Man (où la réalité virtuelle est mise au service de la sexualité), Strange Days (où le virtuel sert le crime) ou encore La Rose pourpre du Caire (qui questionne le passage du virtuel au réel). C’est cette mutation des formes et ce passage dans une nouvelle dimension qui intéressent Antwan Horfee : un étrange glissement du dessin et de la sculpture aux pixels qui permet d’envisager une nouvelle fois la peinture comme une réalité virtuelle.
Antwan Horfee est né en 1983 à Paris. Il a cofondé la BATT, une coopérative d’artistes spécialisée dans l’édition indépendante.
Vue de l’exposition « Gigamaku » de Antwan Horfee, Espace de réalité virtuelle, Palais de Tokyo, 2019 Crédit photo : Aurélien Mole

« Les passages inter-mondes sont mes lieux préférés. On y trouve un point d’observation impressionnant et théâtral qui ne montre que l’essentiel. Ici, le public accède à une dimension frustrante et impalpable. Un plan physique m’a servi d’esquisse, comme le moule d’un monde. Ce rapport entre la modélisation artisanale et l’expérience hybride d’immersion virtuelle permet de créer, à partir d’un objet réel, le contenant d’un hyper monde invisible. »