Première exposition monographique en France de Fernando Ortega produite par Sam Art Projects.
Pour les amoureux du hasard, les amateur de l’imprévisible et de l’aléatoire…
Le Palais de Tokyo accueille pour sa première exposition monographique en France, Fernando Ortega, artiste mexicain né en 1971, lauréat du programme de résidence de SAM Art Projects (Paris). Considéré comme une des figures montante de l’art international il développe un travail polymorphe (interventions in-situ, ready-mades, photographies, vidéos…) dont la mise en scène s’élabore souvent en résonnance avec l’espace d’exposition. L’ensemble de son oeuvre se construit sur des circonstances fortuites et apparemment sans importance, des situations éphémères capables de rapprocher et d’établir des liens entre la recherche intellectuelle qu’il mène et des expériences sensibles.
Sa démarche a été unanimement célébrée lors de la Biennale de Venise 2003 lorsqu’il présenta Untitled (Fly Electrocutor Device) qui fut montré à nouveau en 2006 au Palais de Tokyo. Chaque insecte électrocuté par l’appareil installé dans l’espace d’exposition provoquait un court-circuit général qui plongeait les lieux dans l’obscurité. Une situation apparemment banale qui perturbait l’atmosphère et modifiait la perception des autres oeuvres. L’installation réalisée en 2008 au Musée Carillo Gill qui stupéfia ceux qui en furent témoins indique également clairement sa méthode : pour que l’on puisse voir depuis une des fenêtres du plus haut niveau du musée des colibris venir se nourrir à l’extérieur, il fit déplacer une énorme grue à l’extrémité de laquelle était suspendue une nourrissoire de quelques grammes.
Un immense effort, pour apercevoir la poésie normalement imperceptible d’une situation, au fond révéler le charme du mineur à l’aide d’un contraste majeur. A l’occasion de son exposition au Palais de Tokyo, Fernando Ortega offre une nouvelle lecture du bâtiment inspirée des incidents ordinaires, de légères fuites d’eau qui s’écoulaient des plafonds, survenus pendant sa rénovation.
Cette chute accidentelle devient le langage qui lui permet de perturber l’espace et de faire le lien entre des éléments tous réunis par l’eau. Ainsi, entre autres, deux fuites sont organisées dans l’espace, l’une qui, tombe depuis le plafond juste à côté des instruments d’une batterie laissant virtuelle l’idée que l’eau aurait pu animer le son potentiel demeuré absent.
La seconde tombe sur la maquette du Palais de Tokyo insistant sur l’association contre nature de fuites dans un lieu d’exposition. Mais cette présence de l’eau a aussi comme fonction d’associer toutes les oeuvres de l’exposition, d’insister sur la Seine qui coule le long du Palais et d’introduire une autre rivière qui est le sujet d’une des oeuvres majeures de cette exposition : une série de photographies montre, dans un paysage préservé, la barque d’un passeur sur une rivière au Mexique. L’artiste raconte que lors de leur passage, le passeur leur a fait écouter de la musique mais que celle-ci est interrompue à chaque fois par la brièveté de la traversée. Pour y remédier l’artiste demanda à Brian Eno de composer une musique à cet effet. C’est celle-ci dont le CD est présenté au bout de cet ensemble et qui, au moment où vous le regarderez, sera peut-être entendu par des villageois en barque sur un autre continent.
Humour, distance, poésie, attention portée aux événements discrets qui surgissent dans le réel, l’artiste transforme la contingence en nécessité, fait de l’aléatoire la matière de nouvelles productions et exploite les situations fortuites du quotidien. Il capte des événements échappant à toute règle. Ce goût pour l’accident l’amène parfois à délaisser une part de son autorité pour faire de l’aléatoire une propriété de l’oeuvre ou de sa réception. Fernando Ortega, que le Palais de Tokyo est heureux de présenter ici, grâce à Sam Art Projects, sera ensuite un des invités majeurs de la prochaine Biennale de Sao Paulo. SAM Art Projects, créé en avril 2009 par Sandra et Amaury Mulliez, a pour mission de promouvoir, soutenir et défendre la création contemporaine dans le domaine des arts visuels, à travers un dialogue entre la France et les pays non européens par :
1. l’attribution de deux bourses annuelles de résidence à la Villa Raffet à Paris, à des artistes en provenance de pays non européens.
2. le Prix SAM pour l’art contemporain qui est remis chaque année à un artiste vivant en France ayant un projet à destination d’un pays non européen. Chacun de ces trois artistes bénéficie d’une exposition dans un lieu prestigieux à Paris et d’une publication.
Une production de SAM Art Projects
www.samartprojects.org