La Biennale de Kinshasa, fondée en 2014 par l’artiste Kiripi Katembo, en se déployant sur un mode processuel pour sa deuxième édition (Yango II), a donné corps à toute une fabrique matérielle des rêves, portée, créée exclusivement par des artistes. Cette fabrique se performe et se raconte au Palais de Tokyo, dans la Library of Things we Forgot to remember, au cœur de l’exposition Ubuntu, un rêve lucide.
Avec : :
Sara Alonso Gomez (historienne d’art, co-commissaire de Yango 2), Samuel Kamenzi (artiste, chanteur, compositeur), Nadia Yala Kisukidi (Philosophe, co-commissaire de Yango 2), Annie Lulu (artiste, poétesse, écrivaine), Nelson Makengo (artiste, cinéaste), Maya Mihindou (artiste, dessinatrice, peintre), Yves Mwamba (artiste, chorégraphe), Fiston Mwanza Mujila (artiste, poète, écrivain), Claudia Tennant (artiste, peintre, musicienne).
Fallon Mayanja (artiste, dj, performeuse) interviendra en musique, avec un mix mêlant les albums vinyles présentés au sein de la Library of Things We Forgot to Remember avec sa tracklist personnelle.
L’exposition « Ubuntu, un rêve lucide » appelle non pas la nuit, mais le jour et rassemble les rêves diurnes, ceux qui poussent à l’action, maintiennent le corps et l’esprit en éveil. La Biennale de Kinshasa Yango 2 imagine, en lien avec l’exposition, une scène de paroles et de performances mobilisant des rêves, lucides et collectifs. Ils sillonnent la République démocratique du Congo, traversent la pluralité des mondes afrodiasporiques, habitent les indépendances, ou renforcent la puissance utopique d’un univers défait de la race et de la colonie. Ils affirment tous leur refus, politique et poétique, de la résignation, d’un monde réduit aux visages rongés par l’absence d’alternative.
Le terme « ndoto » (« rêve » en lingala) est un terme trop souvent péjoratif dans les rues de Kinshasa. Idéalités, chimères qui occupent l’esprit de celles et ceux qui peinent à garder les pieds sur terre. Mais tous les songes ne sont pas nocturnes ; les rêves éveillés ne se satisfont pas du réel tel qu’il est. Ils le cognent, le recomposent, le remodèlent jusqu’à ce qu’il prenne forme nouvelle. Les rêves éveillés sont des rêves politiques ; ils ne méprisent pas la matière, ils tracent des sillons dans la terre. La puissance transformatrice des rêves soutient de nombreux engagements collectifs et artistiques en République Démocratique du Congo. La session « Oyo Ndoto Na Biso » (littéralement : « c’est notre rêve ») fraye un chemin pour les désirs qui saisissent la création congolaise et afro-diasporique, ouvrant la voie à de nouveaux imaginaires sociaux et politiques.
18 – 19h : « Soul Sampler ~ The Time Has Come »
DJ mix 1ère partie – Fallon Mayanja (artiste, dj, performeuse)
19h – 21h – session Oyo Ndoto Na Biso / La Fabrique des rêves
19h : Introduction
19h05 – 19h15 : « Mambo »
Poésie – Annie Lulu (artiste, poétesse, écrivaine)
19h15 – 19h35 : « Oba et la griffe du diable »
Conte imagé – Claudia Tenant (artiste, peintre, musicienne) et Sara Alonso Gómez (historienne d’art, co-commissaire Biennale Yango II)
19h35 -19h45 : « La Quincaillerie des corps bâclés » (work in progress)
Film – Fiston Mwanza Mujila (artiste, poète, écrivain) et Nelson Makengo (artiste, cinéaste)
19h45 – 20h05 : « Deux sœurs voient double »
Paroles – Maya Mihindou (artiste) et Nadia Yala Kisukidi (philosophe, co-commissaire Biennale Yango II)
20h10 – 20h25 : « Renaître de cendres »
Danse – Yves Mwamba (artiste, chorégraphe)
20h30 – 20h40 : « La Biennale Infinie »
Lecture, chant, musique – Samuel Kamanzi (artiste, chanteur, compositeur) et Nadia Yala Kisukidi (philosophe, co-commissaire Biennale Yango II)
20h45 – 21h00 : « Brûle ! L’intensité du jour »
Chant, musique – Samuel Kamanzi (artiste, chanteur, compositeur)
21h – 22h : « Soul Sampler ~ The Time Has Come »
DJ mix 2ème partie – Fallon Mayanja (artiste, dj, performeuse)
The Library of Things We Forgot to Remember, présenté pour la première fois en France, est un projet de l’artiste Kudzanai Chiurai. L’ample collection d’archives principalement sonore exposée dans cette bibliothèque constitue la bande-son des luttes pour les droits civiques et des mouvements de libération dans le sud global. Cet espace d’hospitalité, considéré comme une zone libérée, accueille régulièrement des DJ-sets et une série de sessions qui croisent la parole, la poésie, la performance et la musique mettant l’accent sur des pratiques et des imaginaires en résistance.
Crédit image : Maena Yehouessi