Francis Alÿs, Colour Matching (durée : 5min)
Projections le 24 avril à 19h10, le 25 avril à 16h25, le 26 avril à 13h
Témoignage de son séjour en Irak avec les forces Peshmergas kurdes, Colour Matching interpelle le spectateur par le contraste troublant entre le paysage de guerre en fond et la légèreté du geste de l’artiste en premier plan, cherchant l’harmonie possible entre ces deux univers. Francis Alÿs questionne ainsi le rôle de l’artiste en tant que témoin de l’Histoire, et plus précisément sa volonté – et capacité – à informer un public dans un monde déjà hypermédiatisé.
Jane Jin Kaisen, Community of Parting (durée : 1h15)
Projections le 24 avril à 14h et 19h30, le 25 avril à 16h30, le 26 avril à 13h05
Centré autour du mythe chamanique coréen de la Princesse Bari qui fut abandonnée à sa naissance, Community of Parting propose une réflexion plus globale sur l’histoire de la Corée – de l’invasion japonaise aux voyages contemporains de la diaspora en passant par la seconde guerre mondiale et la partition de la Corée le long du 38e parallèle. Parabole de l’oppression subie par les femmes, cette légende révèle les dynamiques paradoxales de l’ordre social, alors que la question du changement climatique est également introduite dans ce périple, menant le spectateur aussi bien au Kazakhstan qu’aux États-Unis ou en Allemagne.
Une rencontre avec Jane Jin Kaisen autour du film Community of Parting est prévue le vendredi 24 avril à 19h30.
Katia Kameli,Ya Rayi (durée : 20min)
Projections le 24 avril à 15h15, le 25 avril à 17h45, le 26 avril à 14h20
Ya rayi ! est une interjection qui rythmait les fêtes rituelles dans la région oranaise au début du XXe siècle, qui signifie aussi «c’est mon destin», «c’est mon opinion» ou encore «c’est mon raï» en arabe dialectal. A partir de cette richesse étymologique, elle développe son œuvre Ya Rayi, qui nous emmène d’une rive à l’autre de la Méditerranée, à travers les disquaires d’Oran jusqu’au Bejaïa Club de Barbès à Paris, à la découverte des survivances du raï, un genre musical populaire algérien sorti tout droit des rues d’Oran.
Basim Magdy, No shooting stars (durée : 15min)
Projections le 24 avril à 15h35, le 25 avril à 18h05, le 26 avril à 14h40
Entre le rêve et le récit d’anticipation, les œuvres filmiques de Basim Magdy opèrent un ravissement de la raison. Elles disloquent le temps historique et déjouent toute forme de localisation géographique. C’est le cas de No Shooting Stars, mini-odyssée divisée en différents paysages minérales et végétales, où l’océan est devenu une entité vivante à même de parler en son nom. De la sorte, l’artiste relativise le savoir humain et oppose à l’idéal moderne de maîtrise une forme de poésie animiste qui confine parfois à l’absurde. Scarabée, vagues et rochers, mouette au bord du rivage constituent certains des motifs de ce voyage abstrait filmé en super16 qui témoigne d’une attention particulière à la nature.
Raqs Media Collective, Provisions for Everybody (durée : 55min)
Projections le 24 avril à 15h50, le 25 avril à 18h20, le 26 avril à 16h
Provisions for Everybody s’inspire de la vie de l’auteur britannique George Orwell, et plus particulièrement de son œuvre The Road to Wigan Pier. Le film retrace le voyage du collectif à travers les lieux emblématiques ayant marqué la vie de l’auteur : de son lieu de naissance à Motihari en Inde, en passant par Newcastle et Durham où il a enquêté sur les mines de charbon, jusqu’aux rues de Barcelone où il a esquivé les tirs des milices franquistes. Cette expédition singulière les entraîne dans une réflexion sur les réalités multiples propres aux territoires traversés, posant leur regard autant sur la vie animale les entourant, les rites religieux, que sur l’activité industrielle marquée par les mines de charbon.
Une rencontre avec Raqs Media Collective autour du film Provisions for Everybody est prévue le dimanche 26 avril à 16h.
Ben Russell, Good Luck (durée : 2h25)
Projections le 24 avril à 16h45, le 25 avril à 14h et 19h30
Serbie et Suriname, noir et blanc et couleur, espace à ciel ouvert et labyrinthe des profondeurs : Good Luck (2017) se structure autour d’un jeu d’oppositions sur la situation de mineurs. Sous terre ou dans la jungle, la même attention exacerbée aux corps des ouvriers est sensible – le corps comme force de travail qui définit une communauté de labeur dont les gestes sont les signes puissants mais non héroïques, de cette ère industrielle qualifiée d’anthropocène. En excavant ces figures sur pellicule 16 mm, à la lueur de leur lampe torche ou sous un soleil laiteux, Ben Russell raconte de manière non narrative les expériences, mais aussi les souvenirs, de ces hommes dont l’endurance physique dit plus que tous les mots.
La projection du samedi 25 avril à 19h30 est suivie d’un débat animé par Fabien Danesi.