Dans le cadre de l’exposition « Ubuntu, un rêve lucide », la Library of Things We Forgot to Remember invite l’artiste Jay Ramier à activer les platines pour mixer les vinyles exposés avec les musiques aux rythmes créolisés des années 1980, sources d’inspiration de son exposition « Keep the fire burning (Gadé, Difé, Limé) ».
Artiste considéré comme étant l’un des pionniers du hip-hop hexagonal, un mouvement créolisé et postcolonial, Jay Ramier observe l’intersection des diasporas noires à travers la musique envisagée comme un « vecteur privilégié en termes de spiritualité, mais aussi de discours social, philosophique et politique ». La génération de Jay Ramier est celle du Kompa, du soukouss, du Gwo Ka mais aussi du moonwalk, des prémices du hip-hop et du graffiti, de l’apogée des radios libres comme Radio Nova, des nuits jazz rock du Bataclan et de « Chez Roger boite Funk », des jams sessions de Dee Nasty, du centre Paco Rabanne et des scratchs de GrandMixer D.ST sur le morceau « Rock It » du jazzman Herbie Hancock.
The Library of Things We Forgot to Remember, présenté pour la première fois en France, est un projet de l’artiste Kudzanai Chiurai. L’ample collection d’archives principalement sonore exposée dans cette bibliothèque constitue la bande-son des luttes pour les droits civiques et des mouvements de libération dans le sud global. Cet espace d’hospitalité, considéré comme une zone libérée, accueille régulièrement des DJ-sets et une série de sessions qui croisent la parole, la poésie, la performance et la musique mettant l’accent sur des pratiques et des imaginaires en résistance.