La vidéo d’animation The Womb [L’utérus] retrace en accéléré les neuf mois du développement d’un embryon. Protégé dans un environnement doux et liquide, il est pourtant perméable à la violence extérieure. La paroi du ventre est un écran sur lequel est projetée l’histoire de l’humanité qui défile en accéléré dans toute son horreur. Mais la révolte intra-utérine ne saurait se faire attendre.
Les peintures expressives de Tala Madani utilisent l’humour noir, l’absurde, la perversion, l’angoisse et le grotesque pour dénoncer les travers des sociétés patriarcales que l’artiste observe. L’artiste puise son inspiration dans l’histoire de la peinture et des comics. Elle cite souvent la puissance des flashs de couleurs nocturnes de Dave Gibbons dans la bande dessinée Watchmen (1986-1987). Ces codes sont détournés pour malmener les corps et créer des peintures aux allures de trous noirs claustrophobiques.
En adoptant le point de vue d’un fœtus armé dans The Womb ou en représentant la dévoration d’une cellule dans Tusalava, les deux animations présentées dans cette salle questionnent, bien que réalisées à quatre-vingt-dix ans d’écart, l’idée que la vie humaine est une histoire de destruction et de conflit.
Tala Madani (1981, Téhéran, Iran) vit à Los Angeles (États-Unis).