Après des études au Maryland Institute College of Art (États-Unis) et à la Rijksakademie d’Amsterdam, Xinyi Cheng s’est installée à Paris en 2018. Ses peintures, cadrées le plus souvent à partir de photographies qu’elle prend dans l’intimité de ses ami·e·s, hésitent entre pudeur et impudeur. Qu’il s’agisse de figures solitaires, perdues dans leurs pensées, ou de couples silencieux, elle produit une érotique du dévoilement, tout en conservant une sorte de timidité : comme si elle détournait le regard, elle décadre les corps pour fixer tantôt les mains, les dos ou les pieds, sur des fonds qu’on dira plus indistincts qu’abstraits. Les sujets qu’elle peint s’effleurent, se caressent, éprouvent le contact avec l’autre, ou se glissent au sein de leur environnement dans une sorte de lenteur alanguie, onirique, que traverse parfois la violence d’un geste plus cru.
Elle montre dans l’exposition une nouvelle peinture, For A Light (2020) qui s’ajoute à une sélection de toiles récentes, caractéristiques de son esthétique fondée avant tout sur la fascination pour des visages et des corps, laissant toutefois les identités de ses personnages dans l’indéfinition.
Née en 1989 à Wuhan (Chine), vit et travaille à Paris (France).