Née en 1978 à Johannesbourg (Afrique du Sud), vit et travaille à Soweto (Afrique du Sud).
Turiya Magadlela utilise des pièces de tissus et des collants découpés, pliés ou étirés sur des toiles pour créer des compositions abstraites où se nouent le fil complexe des discriminations raciales et sexuelles. Son travail navigue entre la sphère de l’intime et les récits de l’histoire noire sud-africaine pour questionner la colonisation des corps et la condition des femmes.
Mashadi Would Say II forme une voûte monumentale constituée d’un patchwork de collants découpés et cousus. Son titre, tiré d’un poème de la mère de l’artiste, convoque le nom de Oshadi Jane Mangena. Figure de l’histoire contemporaine sud-africaine (1931-2015), elle fût chassée de son pays pour son combat contre l’apartheid et s’est engagée à son retour en 1998 pour le droit des femmes et des personnes vulnérabilisées. L’installation évoque les patchworks réalisés par les femmes noires américaines ou ceux qui commémorent les personnes mortes du sida. Cette œuvre tisse ensemble toutes ces histoires, les destins individuels et collectifs, et selon les termes de l’artiste « nous rassemble sous la voûte pour méditer à un chemin lucide pour Ubuntu, une nouvelle façon d’être ensemble ».
Turiya Magadlela a participé à la Biennale d’Istanbul (2019) ainsi qu’à des expositions collectives internationales au MACAAL, Marrakech (2019), à la Fondation A4 Arts, Le Cap (2018), à la Fondation Pulitzer Arts, Saint-Louis aux États-Unis (2017), à la galerie Jack Shainman, New York (2017). Elle était finaliste pour le prix Jean-François Prat à Paris en 2018.