Crédit photo : Sidonie Ronfard

Lou Fauroux

Artiste

Lou Fauroux, née à Mulhouse en 1998, vit à Saint-Ouen et travaille à Saint Denis.

Elle a étudié à l’ECAL et est diplômée de l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris en 2022.  Ses premières images en mouvement sont réalisées à partir de l’industrie du film pour adultes à Los Angeles. À travers la pratique de la vidéo, de la sculpture, de l’installation et de la 3D, elle questionne, avec fluidité, les enjeux éthiques des intelligences artificielles et des technologies sur les humains, et décrypte les structures sociales du pouvoir à travers la culture pop et les médias, tels que la musique et les jeux vidéo. Intégrant son expérience queer dans les multiples couches de la narration et de la représentation, elle se ré-approprie, avec poésie, les images avec lesquelles elle a grandi en construisant de nouvelles mythologies.

Nourrie par les blogs, Tumblr et Les Sims, l’éducation à l’image de Lou Fauroux est empreinte de références aux années 1990. Mais l’artiste et réalisatrice possède une conscience acérée des angles morts de cette culture d’un web 2.0, que ses aîné·es du post-Internet auront un peu trop vite conçue comme émancipatrice. Si, dans les années 2010, les réseaux sociaux étaient encore pensés comme pouvant libérer chacun·e des structures de pouvoir dominantes et dissoudre les inégalités de genre dans l’éther, Lou Fauroux embrasse plutôt le positionnement qui sied à la décennie actuelle : cette fluidité n’est pas inscrite dans les systèmes technologiques ; elle se conquiert. C’est une attaque directe et poétique des Gafam qu’elle propose alors, menée par des hackeur·euses queer bien décidé·es à renverser les monopoles.

Elle est invitée à participer à la Friche du Palais de Tokyo du 7 octobre au 20 décembre 2024.