Diem Phung Thi, France, années 1970 Courtesy de l’artiste

Diem Phung Thi

Artiste

Inspirée du corps humain, de la culture et particulièrement de l’architecture vietnamiennes, la pratique de Diem Phung Thi (1920-2002, Hué, Vietnam) était plurielle : sculpture, estampe, collage, peinture, bijoux et mobilier. Après quelques années de création plutôt figurative, elle a imaginé sept formes modulaires, pouvant être assemblées selon diverses variations. Ces modules sont comme un alphabet ou des notes de musique : limités en nombre mais infinis en termes de composition. L’artiste se plaisait à jouer autant avec les échelles qu’avec les matériaux, du plus solide au plus délicat, de la sculpture dans l’espace public au bijou précieux. L’aspect ludique de sa recherche l’a amenée à travailler pour le jeune public, notamment avec la création de mobilier en école ou en médiathèque – l’artiste avait en effet à cœur que ses œuvres s’inscrivent dans le quotidien.

Cette figure majeure de l’art vietnamien du vingtième siècle s’installe en France pour raisons de santé en 1948. Elle y commence une carrière de dentiste, qu’elle abandonne après une dizaine d’année pour se consacrer à la création artistique, se formant dans l’atelier d’Antoniucci Volti à l’Ecole des arts appliqués au début des années 1960. Elle a réalisé une trentaine de sculptures dans l’espace public en France, pour des écoles, parcs, entreprises et bâtiments publics. Diem Phung Thi expose dans des galeries et institutions culturelles en Europe de 1966 à 1993, mais aussi au Vietnam à partir de 1978. En 1992, elle est élue membre correspondant de l’Académie européenne des Sciences, des Arts et de le Culture. Elle retourne vivre au Vietnam la même année, faisant don de près de quatre-cents œuvres à sa ville natale d’Hué et participant à la création d’une fondation dédiée à son travail.