Le travail d’Alberto Pitta est principalement centré sur l’impression textile et la sérigraphie, bien qu’il se soit également consacré à la peinture et à la sculpture ces dernières années. Avec une carrière s’étendant sur plus de quatre décennies, la production d’Alberto Pitta est étroitement liée aux festivités populaires et en dialogue avec d’autres langages tels que la mode et la danse. Son œuvre revêt une forte dimension publique, notamment à travers la création d’imprimés pour des blocs afro de carnaval tels qu’Olodum, Filhos de Gandhy et son propre groupe, Cortejo Afro.
Sa production d’imprimés a débuté dans les années 1980. Elle se caractérise par des signes, des formes et des traits qui évoquent des éléments traditionnels africains et afro-diasporiques, en particulier ceux issus de la mythologie yoruba, très présente à Salvador et dans le Recôncavo bahianais. Selon les mots du curateur Renato Menezes : « En effet, les signes, formes et lignes qui évoquent les graphismes traditionnels africains trouvent, sur ses tissus, un espace privilégié pour éduquer les masses et raconter des histoires qui n’ont de sens que collectivement. Si l’écriture dans l’œuvre de Pitta s’organise dans l’ensemble des motifs et des couleurs qui réinterprètent la vision du monde yoruba, la lecture, quant à elle, concerne la relation établie dans le contact entre les corps en mouvement, lorsque les rues de la ville deviennent un terreiro. À travers les plis des tissus qui habillent les carnavalier·e·s, court un alphabet de lettres et d’affects, mobilisé par la musique et la danse : c’est dans le corps de l’autre que se lit le texte qui nous complète. »
Alberto Pitta est né en 1961. Il vit et travaille à Salvador, Brésil.