Le dancehall – littéralement salle de danse – doit son nom aux lieux de fête jamaïcains dans lesquels la musique populaire est diffusée via des sound systems. Ainsi, ce genre musical populaire né à Kingston dans les années 1970 se caractérise moins en termes de style que de capacité à rassembler les groupes. Le dancehall offre un espace de création culturelle reflétant la réalité sociale de la Jamaïque. S’il découle du style reggae, il en délaisse les idéaux pacifistes et la fierté des cultures noires pour se tourner vers des préoccupations plus sombres : la pauvreté, les violences politiques, policières et sexuelles.
En recréant pour son exposition une boîte de nuit malienne dans laquelle est diffusée un collage sonore notamment composé de hits dancehall, l’artiste Aïda Bruyère témoigne des circulations et déplacements de cette culture devenue pour elle un vecteur d’empouvoirement.