Inventer des raccords, détourner les techniques, chercher les effets secondaires, tel est le rapport que Vivien Roubaud (né en 1986, vit et travaille à Nice) entretient avec les systèmes qu’il conçoit. Quels que soient les mécanismes produits (déflagration de plumes, tempête de pollen, balais-brosses danseurs, stalactites sous perfusion, imprimante mobile et picturale…), c’est avant tout la nature même des matériaux qui prédomine. Il utilise dans la plupart des cas des « objets qui nous font vivre », ces produits « déclassés » comme il les nomme, qu’il récupère dans leur abandon urbain et décortique jusqu’à les détourner de leur usage initial pour en révéler d’autres. Ce sont autant d’objets reformulés, construits par croisements de flux et d’énergies parfois contraires. Le travail se révèle à force d’observation, de tests, d’essais et d’accidents.
Pour son exposition au Palais de Tokyo, Vivien Roubaud utilise le bâtiment comme support, révélant tout d’abord les soubassements du plafond par des effets d’éclairage inversé. En produisant des explosions de feux d’artifices dans des tubes de plexiglass remplis de gelée de pétrole suspendus au plafond, l’artiste impose une distorsion temporelle à un processus fulgurant. Enfin, des lames de scies à rubans déchiquetant des matelas en continu, forment d’étranges ballets mécaniques flottants dans l’espace des Trois Coupoles.
Cette exposition bénéficie du soutien de Safia El Maqui (Monaco).
Remerciements : Jeanne Zéler (Bruxelles), Sonia Pastor (Nice), Luc Clément et l’agence Outremer (Nice), SMT (Monaco), La Station (Nice) et Apex France (La Fouillouse).