« Nous avons dessiné une forme qui se déploie entre une certaine monumentalité et une présence infime, au ras du sol. »
Sarah Fauguet et David Cousinard ont posé sur le sol de la halle une sculpture de sept mètres vingt de diamètre inspirée du vocabulaire architectural des églises et des moquées. Au milieu de cette friche industrielle, cette rosace agit comme un tapis à la fois « grave et grotesque » avec ses proportions impressionnantes, ses motifs géométriques et « la trivialité de sa texture ». Les artistes ont en effet choisi de la réaliser en mousse polyuréthane, un matériau polymorphe réunissant « la lourdeur et la souplesse propres au tapis ». La réaction chimique provoquée par la rencontre des deux composants de la mousse lui permet de décupler son volume jusqu’à se heurter aux parois d’un moule composé de différents panneaux de bois. Le retrait de ce dernier fait alors apparaître sur la sculpture les empreintes fines et accidentées de la progression contrainte de la mousse. À l’image de ce matériau expansif, la rosace de Sarah Fauguet et David Cousinard déborde de ses propres limites : à travers ses jeux d’échelles, de texture et de faux-semblants, « elle tend vers le paysage et dresse les contours d’un champ d’exploration incertain ».
Sarah Fauguet et David Cousinard sont nés en 1977 et en 1976. Ils sont diplômés de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris.