La notion d’habiter invite le trouble, le vécu, l’épaisseur sensible dans la conception de l’expérience esthétique et réhabilite les logiques de contagion. Le spectateur est considéré comme un corps vivant et mouvant, comme une sensibilité imprégnée et stimulée dans la rencontre avec des œuvres ouvertes. L’exposition est alors conçue comme un ensemble situé, comme un milieu adressé à des sensibilités affectées, dans lequel la matérialité des espaces est traitée comme un support indispensable. La relation aux lieux, aux contextes, aux spécificités des atmosphères, aux modes de gestion des institutions, et à la dimension de la scénographie dans son ensemble, est réinvestie au sein de processus qui visent à créer des zones de rencontres entre des œuvres et des corps, à créer un continuum de relations et non une accumulation d’hétérogénéités isolées.
Le livre associe une perspective historique et théorique à un ensemble d’entretiens avec des artistes de différentes générations.
Lors de cette rencontre, Mathilde Roman dialogue avec Yoann Gourmel, curator au Palais de Tokyo, et avec les artistes Alexis Bertrand, Angelica Mesiti, Liv Schulman et Xavier Veilhan.
Mathilde Roman est critique d’art et théoricienne, professeur au Pavillon Bosio, Art&Scénographie, depuis 2006.