est le début d’un poème, d’une litanie à la première personne, d’une voix qui se dédouble bientôt et se démultiplie. C’est aussi le titre de l’exposition personnelle de Julien Creuzet au Palais de Tokyo.
Une exposition qui prend vie sous forme de chansons pop millénaires. Un paysage de fonds marins dans une piscine en plastique. Une rime féminine éclairée par une lumière bleutée qui tourne sur elle-même. Un perroquet qui glitch guitare à la patte. Un méandre mélodique aux rivages irréguliers. Un étalage de biffins au marché de Croix-de- Chavaux. Un souffle et un riff. Une partition chorégraphiquedérivée d’une cérémonie Dogon. Sirius B en rotation sur des beats d’afro-house. Caroline zié-loli, Papa Djab, Napoléon Bonaparte et la tête tranchée de Joséphine. Un pitt à coqs place de la République. Sans oublier un chien sans poil à la peau-pixel couleur de fer, à la fois esprit malin et passeur entre les mondes. Ou pas.
Un livre monographique édité par le Palais de Tokyo accompagne cette exposition. Bilingue français / anglais, cet ouvrage comprend une riche iconographie, intégrant notamment des vues de l’exposition au Palais de Tokyo, un essai inédit sous la forme d’une conversation entre Dorothée Dupuis et Eva Barois De Caevel ainsi qu’un entretien entre Julien Creuzet et Yoann Gourmel.
« Avec une exposition, on peut raconter une histoire et cette histoire peut prendre la forme d’une fiction. […] Je tends à proposer des visions, et j’élabore une fiction dès lors que je réfléchis, que je crée des formes, ainsi qu’une mise en relation de ces différentes formes, un dispositif de circulation… Je décide de comment je veux donner à voir. »