Après Ryan Gander, Evariste Richer conçoit une nouvelle « Bibliothèque d’artiste » pour le Palais de Tokyo. L’occasion pour l’artiste d’entraîner le visiteur dans le plus lointain comme dans le plus enfoui.
« Certaines oeuvres sont comme autant de voiles opaques et de surfaces de projection pour l’imaginaire. »
Evariste Richer
Evariste Richer poursuit le programme « Bibliothèque d’artiste » du Palais de Tokyo. Chaque saison, un artiste est invité à réaliser une exposition qui donne accès à un espace qui n’existe que par et dans son esprit en mettant en scène les connexions implicites de son univers mental. Ce programme permet de découvrir sa sensibilité et d’être au plus près de l’acte créateur. « L’une des meilleures manières de recréer la pensée d’un homme : reconstituer sa bibliothèque », écrit Marguerite Yourcenar dans les Carnets de notes des Mémoires d’Hadrien.
Deux aventures scientifiques issues des XVIIIe et XXe siècles se croisent. Lors de la chute accidentelle d’une calcite, l’abbé René Just Haüy constate la continuité moléculaire reliant ses fragments épars à leur ensemble d’origine, point de départ de sa typologie des espèces minérales. Les progrès de l’optique entre les années 1930 et 1950 permettent de produire des photographies fidèles du ciel et une mise au carreau cartographique des nébuleuses de Magellan. Au sein de son exposition où l’atelier devient observatoire, Évariste Richer juxtapose l’enfoui minéral et le lointain céleste afin d’éprouver, en un va-et-vient permanent, le continuum qui relie ces visions fragmentées et englobantes.
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