Les artistes :
Oliver Beer est né en 1985 au Royaume-Uni. Sa personnalité et sa formation à la fois musicale et artistique ont suscité chez lui un intérêt précoce pour la relation entre son et espace, et notamment entre voix et architecture. Il réalise des sculptures, des installations et des vidéos qui incarnent cette relation subtile et traduit ses recherches en performances immersives fascinantes où le son vient transformer les objets et les sites architecturaux. Avec et aux côtés de son travail sonore, Oliver Beer crée de subtiles œuvres multidisciplinaires, dont l’origine semble parfois biographique, mais dans lesquelles il joue avec des préoccupations universelles, et souvent intimes, en s’appuyant sur des émotions et des perceptions communes.
Marc Couturier est un artiste français né en 1946 dont le travail est le fruit d’une attention poétique et singulière au monde. Ses œuvres, principalement sculpturales, se situent au croisement d’une double filiation : entre le pouvoir d’évocation du symbolisme et la rigueur formelle du Minimalisme. Autodidacte, Marc Couturier ne vient à l’art que tardivement, à l’âge de trente-huit ans. C’est lors de la première Biennale de Belfort en 1985 que l’artiste expose pour la première fois sa Barque de Saône (1985). Première occurrence de sa série emblématique de barques évoquant celles des passeurs de la Saône, l’installation fait léviter une embarcation trouvée et remplie d’eau au-dessus du sol. L’œuvre pose les bases d’un art empreint de mystère et de spiritualité, d’attention à l’objet tout autant qu’ouverte à de multiples interprétations.
Jean-Marc Ferrari, né en 1951 et ancien directeur de l’école d’art d’Avignon, vit et travaille près d’Avignon. Sa pratique artistique est traversée par la question de l’effondrement de l’amour. Parmi des œuvres récentes, on peut citer l’installation en deux volets, conçue avec Estelle Delesalle et intitulée De Amore : la fabrique des cœurs brisés, l’ermitage des consolations pour la Nuit Blanche à Paris en 2016.
Julio Villani (1956) a forgé son identité d’artiste entre le Brésil où il a grandi et l’Europe, où il s’installe dans les années 80 [Watford School of arts, Londres et ENBA]. Son œuvre, prolixe et protéiforme (peinture, dessins brodés, vidéo, collages, assemblages), est construite dans une infinité de métaformes autour de thèmes liés au déplacement, à l’instabilité, aux mondes infinis et sans frontières qu’offrent la vie et l’imaginaire. Adoptant tour à tour la géométrie ou les outils de l’enfance, nourrie de références, elle questionne perpétuellement le sens des mots et des choses, guète la parcelle d’inattendu enfouie dans le mille-fois-vu. Car objets usuels et rêverie sont pour Villani l’endroit et l’envers d’une même réalité, comme les deux faces d’une broderie. Il n’est pas surprenant qu’il ait choisi cette technique pour la réalisation du drap qui maintenant recouvre le dortoir de l’abbaye du Thoronet.
L’abbaye du Thoronet
Avec ses « soeurs », Silvacane et Sénanque, l’abbaye du Thoronet est l’une des trois abbayes cisterciennes de Provence.
L’abbaye du Thoronet exprime l’essence même de l’art cistercien fait de dénuement extrême, de pureté des lignes, de simplicité de volumes essentiellement dictés par l’organisation de la vie communautaire. À ce titre, elle a inspiré des générations d’architectes, comme en témoigne Fernand Pouillon dans son roman Les Pierres sauvages.
Avec Les leçons du Thoronet, un grand architecte contemporain (Eduardo Souto de Moura, Patrick Berger…) est invité chaque année à mener une réflexion sur les bâtiments et à réaliser une intervention réversible. Le lieu inspire nombre d’architectes et parmi eux Le Corbusier qui visite le site en 1953 : « À l’heure du “béton brut”, bénie, bienvenue et saluée soit, au cours de la route, une telle admirable rencontre. »
L’abbaye du Thoronet est gérée, restaurée et ouverte au public par le Centre des monuments nationaux.