« J’aime créer des situations ambiguës. Des mondes qui ressemblent aux nôtres mais qui pourraient tout autant être imaginaires. »
Fusion des noms Téhéran et Los Angeles, Tehran-geles désigne un quartier de la Cité des Anges abritant une importante communauté iranienne. Ce mot-valise est aussi le titre de la vidéo d’Arash Nassiri, sorte de « film-valise » dans lequel les enseignes artisanales de Téhéran sont incrustées sur une vue aérienne de Los Angeles. À l’inverse d’un scénario d’anticipation, c’est ici le passé de Téhéran qui est projeté dans le présent californien. La bande-son évoque l’américanisation de la capitale iranienne dans les années 1970, au travers de bribes de conversations enregistrées depuis Skype. Ce logiciel permettant de passer des appels vidéo agit comme un pont virtuel entre un passé fantasmé et un présent imaginaire. Arash Nassiri prolonge ces aller-retour dans l’espace d’exposition en disposant çà et là des panneaux publicitaires desquels il a ôté les slogans, devenant « des peintures abstraites porteuses de messages absents ». Il dépasse alors la transposition architecturale pour créer un « troisième paysage » ambigu dans son rapport au temps et à l’espace.
Arash Nassiri est né à Téhéran en 1986. Il est diplômé de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris et a poursuivi sa formation au Fresnoy, Studio national des arts contemporains.