« Je teste les potentialités et les limites de la matière. C’est ce qui donne la forme de mes sculptures. »
Tirant profit des accidents de l’architecture comme de l’histoire de la Halle Girard, l’installation in situ d’Anne-Charlotte Yver prend appui sur les piliers, les poutres et le sol, comme pour mieux « se greffer au lieu ». La confrontation de matériaux disparates – béton, acier, latex, tubes fluorescents – répond à la cohabitation des différentes traces laissées par les fonctions successives de ce lieu industriel. Son œuvre agit ainsi comme « un collage où viennent s’additionner, dans un espace donné, des strates expérimentales et constructives ». La mise en tension des matières poussée à l’extrême crée des potentialités narratives, encore renforcée par la présence « d’une sérigraphie fantôme sur latex ». Ainsi, le rapport aux formes et à l’espace d’Anne-Charlotte Yver révèle des tensions voilées et suggestives, des formes comme porteuses de désir.
Anne-Charlotte Yver est née en 1987. Diplômée de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, elle vit et travaille à Paris et Genève.