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Un escalier d'eau

Du 20/06/2013 au 07/09/2013

Une invitation à des moments de silence inhérents à la réflexion ou à la rêverie pour explorer la matière distendue du présent où fiction et réalité s’entremêlent.

Natalia Valencia présente au Palais de Tokyo une exposition qui met en exergue les moments de silence inhérents à la réflexion ou à la rêverie. L’espace d’exposition et les oeuvres participent alors à un seul et même tout, ouaté et immatériel, où la conscience du visiteur est l’enjeu premier de ce qui se produit : un « présent plein » qui contraste avec les effets ordinaires de la perception.

Dans La casa de la mirada [Demeure du regard], Octavio Paz évoque un « escalier de verre et d’eau » imaginaire que l’on gravit pour accéder à la connaissance instantanée. Les oeuvres de cette exposition procèdent d’une même enquête phénoménologique sur les perceptions sensorielles du public. Ensemble, elles examinent le flux temporel particulier et imprévisible qui irrigue l’espace d’exposition : le rythme des pas, les sons, les particules qui flottent dans l’air, la concentration d’esprit et les différentes sortes de présence qui surviennent dans le périmètre flou du champ cognitif du spectacteur. Il s’agit de créer des conditions telles que les personnes et les objets rassemblés dans l’exposition soient « totalement là », en soulignant la transmission invisible d’informations présentées ici à l’état brut, prédiscursif. Les artistes nous offrent quelques uns de ces « instants d’existence » qui, selon Virginia Woolf, percent « l’ouate des jours », la matière cotonneuse de nos perceptions ordinaires. Si « le livre des événements est toujours ouvert au milieu » (Wislawa Szymborska), à coup sûr, ses pages doivent voler dans tous les sens.

CURATRICE
Natalia Valencia (née en 1984 à Bogota) est actuellement chargée de recherche au Musée national d’art moderne du Centre Pompidou. Elle a organisé des expositions pour la Sala de arte público Siqueiros et le Black Cubicle à Mexico, la galerie Mor-Charpentier à Paris, le collectif Proyectos ultravioleta à Guatemala, et la casa museo Quinta de Bolivar à Bogota. Elle a publié dans la revue internationale Kaleidoscope et dans le Journal de la Triennale d’art contemporain en 2012.

Scénographe : Felipe Arturo

AVEC
Manon de Boer, France Fiction, Herz Frank, Mario García Torres, Matthias Müller & Christoph Girardet, Michael Portnoy