Qu’il modifie l’éclairage d’une pièce en faisant ruisseler de l’huile de moteur le long d’un tube fluorescent ou qu’il fasse tomber une neige noire à la fois douce et inquiétante dans un intérieur bourgeois, c’est toujours l’environnement que Thomas Teurlai (né en 1988, vit et travaille à Lyon) cherche à transformer, aussi infime que soit son intervention. À travers des installations qui détournent les objets de leur fonction première pour les entraîner vers un usage poétique et ambivalent, Thomas Teurlai sublime la matérialité la plus froide. Ses œuvres provoquent à la fois un certain plaisir esthétique par la familiarité des objets présentés et un doute quant à l’effet produit par ces jeux d’oppositions et de montages.
Au Palais de Tokyo, comme toujours dans son travail, la notion de risque est présente, évoquée, ou assumée. La tension est palpable pour le visiteur qui ne passe jamais loin du danger : que ce soit les vibrations sourdes d’une vitre en verre ou la technologie mystérieuse mimant un train fantôme dans les entrailles du bâtiment, le travail de Thomas Teurlai résonne comme une forme de réenchantement du monde.
Cette exposition bénéficie du soutien de Safia El Maqui (Monaco).
Remerciements : Jeanne Zéler (Bruxelles), Sonia Pastor (Nice), Luc Clément et l’agence Outremer (Nice), la Miroiterie du Rhône (Villeurbanne), le Centre d’Arts Plastiques de St Fons et l’Ecole Nationale Supérieur des Beaux-Arts de Lyon.