Couvrant la sculpture, la peinture, la céramique, la vidéo, la performance et la musique, la pratique de Theaster Gates s’inspire et accompagne à la fois des projets ambitieux de rénovation urbaine par la création de centres et d’archives de la culture noire. En une seule décennie, il a mis au point de nouveaux modèles fascinants de construction du patrimoine, de transformation sociale et de création artistique.
Pour sa première exposition personnelle dans un musée en France, Theaster Gates a lancé un projet entièrement nouveau qui explore les histoires sociales des migrations et des relations interraciales en utilisant un épisode précis de l’histoire américaine pour aborder les questions plus vastes de l’asservissement des Noirs ainsi que de la domination sexuelle impériale et du mélange racial qui en a résulté.
Le point de départ de l’exposition est l’histoire de l’île de Malaga, dans l’État du Maine, aux États-Unis. En 1912, le gouverneur du Maine expulsait de Malaga la population la plus pauvre, une communauté mixte interraciale d’environ quarante-cinq personnes. Ces malheureux individus furent forcés de se disperser, d’errer ou d’être internés. Le nom de « Malaga » devint une insulte, une stigmatisation. L’île est depuis restée inhabitée et la nature y a retrouvé ses droits.
Le terme technique « amalgame » – quasi anagramme de Malaga – a également été utilisé par le passé pour désigner les mélanges raciaux, ethniques et religieux. Pour Theaster Gates, il a acquis une signification encore plus chargée, poussant sa pratique vers de nouvelles explorations formelles et conceptuelles. Pensée en quatre parties (Altar/Autel, Island Modernity Institute and Department of Tourism/Institut de la
Modernité et Département du Tourisme de l’Île, Dance of Malaga/Danse de Malaga et So Bitter, This Curse of Darkness/Si amère, cette malédiction des ténèbres), l’exposition invite le public à pénétrer un récit non linéaire qui combine terre, lumière, texte, danse et musique : un hommage, un rappel et une question ouverte.
Cette exposition bénéficie du soutien de la galerie Regen Projects (Los Angeles), la galerie Richard Gray (Chicago) et White Cube (Londres et Hong Kong) ». Cette exposition bénéficie également du soutien de Gagosian.