L’écran d’un ordinateur personnel, le film projeté, la caméra pellicule ou numérique, l’image scannée, l’affiche, le compact disc, le format pdf constituent une partie de l’instrumentarium privilégié par Pierre Paulin tant il conçoit les opérations techniques comme des gestes déterminant notre relation à l’environnement.

Pierre Paulin dessine en cette exposition une constellation de formats, socle à un singulier système de correspondances. Un projecteur 16 mm diffuse la capture d’écran vidéo d’un poème écrit sur son ordinateur personnel (Tube). Trois cylindres généralement utilisés pour imprimer des packagings sont ici gravés d’un texte prêt à être imprimé, évoquant notamment le RUN DMC, Docteur Deas et une toile de Picasso (Oscillation d’une inquiétude). Puis, sur les murs, des morceaux d’adhésif sur lesquels sont imprimés des poèmes qui témoignent de différents gestes liés à l’activité artistique, évoquent la fonction « coller » des logiciels de traitement de l’image.

Distinguant l’objet des données permettant sa réalisation, il oppose respectivement le monde de l’exposition à l’espace numérique avec lequel il travaille. Pierre Paulin crée au sein de l’exposition un réseau d’entrées et de sorties (input-output) entre deux âges technologique : « sans que nous apercevions les détails qui deviendront l’esthétique future de notre passé ».