Pour sa première grande exposition monographique dans une institution française, Neïl Beloufa propose un état des lieux de sa propre production, interrogeant, dans un décor, le rôle de l’artiste mais aussi la fonction des images, des figures et des mythes dans un monde médiatisé.
Au coeur de la Galerie Basse, dans un espace totalement ouvert, des assemblages composites apparaissent comme autant d’îlots. Les éléments constitutifs de ces installations sont originellement visibles dans trois vidéos. Pour sa première exposition monographique dans une institution française, Neïl Beloufa a transformé l’espace, en amont de son ouverture au public, en trois lieux de tournage. Lors d’une mise en scène de démolition, les décors utilisés sont recyclés en oeuvres d’art, servant de supports à la diffusion des trois vidéos qui donnent à voir un monde dans lequel il n’y aurait plus de hiérarchie entre les informations et où les effets de réel remplaceraient la réalité.
Neïl Beloufa (né en 1985, vit et travaille à Paris) propose une expérience fragmentée de la vision, de la mémoire et des stéréotypes qui nous entourent et nous fabriquent. Ses expositions prennent fréquemment la forme d’environnements modulables où les spectateurs sont invités à visionner une ou plusieurs vidéos, dont le scénario se confronte ou se mélange aux éléments disposés dans l’espace environnant. Ces vidéos sont le fruit d’un savant dosage de fiction, de jeu de rôle, de séquences contemplatives, le spectateur étant replacé au centre de l’oeuvre.