L’art est fait pour troubler, voire indisposer. La peinture murale à l’entrée du Palais de Tokyo, à première vue très séduisante, offre en réalité des énigmes à déchiffrer, voire des pièges à éviter.
Cette peinture murale adapte des motifs créés par la Wiener Werkstätte, atelier de production d’ameublement fondé au début du XXe siècle à Vienne. Réunissant architectes, artistes et designers, cet atelier avait pour but de rendre l’esthétique accessible à tous, conciliant art et artisanat. Située dans l’espace public, à l’entrée du Palais de Tokyo, l’œuvre se met ainsi à la portée du visiteur tout en lui signifiant que l’art est fait pour troubler, voire pour indisposer. Les pigments utilisés pour cette œuvre pourraient en effet être toxiques : le jaune de Naples contient du plomb, le bleu de Prusse du cyanure, et le vermillon, du mercure…
Maria Loboda cherche à transformer des connaissances en objets, voyant le monde comme un ensemble de signes à déchiffrer. Elle s’inspire des héritages culturels du passé, entre folklore et mysticisme, science et obsolescence. La pluralité de ses centres d’intérêts se retrouve dans sa pratique multiple, l’artiste indiquant : « je considère le langage comme un matériau possible parmi d’autres, tels que musique, tapisserie, botanique, céramique, rideaux ou pigments ». Ses œuvres à première vue très séduisantes offrent en réalité des énigmes à déchiffrer, voire des pièges à éviter.