« Il faut toujours mettre en relation la production de forme et l’exposition de forme. Les deux sont, selon moi, totalement dépendantes l’une de l’autre. L’objet d’art n’existe pas sans son exposition. »
Dans le prolongement de ses travaux, Philippe Parreno place la fabrication de l’exposition au coeur de sa démarche et l’appréhende, à chaque fois, selon des formats différents. L’artiste l’envisage tantôt comme un médium, tantôt comme une oeuvre à part entière. Véritable espace ouvert, l’exposition est un format, un cadre à vocation expérimentale : « Tu peux tout faire rentrer dedans : un workshop, une manifestation, une vidéo-conférence, une situation, un théâtre d’ombres, un spectacle de music-hall, un film, une structure de pensée, un espace de proximité » explique-t-il en 1995.
Composée d’installations et de performances, de concerts et de projections, d’objets et d’oeuvres d’art, l’exposition est pensée comme un chantier d’intervention inédit. L’artiste cherche en effet à transformer la visite de l’exposition en une expérience singulière qui joue des limites spatiales et temporelles.
De Snow Dancing, une de ses réalisations majeures du milieu des années 1990 au Consortium à Dijon, à Alien Seasons au Musée d’art moderne de la Ville de Paris (2002) en passant par ses dernières expositions au Philadelphia Museum of Art (2012) ou à la Serpentine Gallery de Londres (2010), Philippe Parreno conçoit, selon des grilles de lecture, des espaces temps qui bouleversent les notions d’oeuvres d’art et d’expositions.