L’ancienne salle de cinéma Alice Guy arbore des constellations d’animaux, entre peintures rupestres et astronomie. Julien Salaud raconte ainsi une fable sur la naissance des images dans nos consciences.
Inspiré par l’ethno-astronome Chantal Jègues-Wolkiewiez (pour qui les troupeaux peints sur certains murs de la grotte de Lascaux reprendraient les dispositions d’étoiles dans le ciel), Julien Salaud présente une interprétation de la grotte et de ses peintures présumées astronomiques. Il orne les murs de la salle Alice Guy et la transforme en Grotte Stellaire, élaborant des constellations d’animaux à l’aide de réseaux de clous reliés entre eux par des fils blancs. Il réveille les possibles rituels du paléolithique liés au culte des astres et raconte, dans ce cinéma nécessairement consacré à l’apparition des images, une fable sur la naissance de celles-ci dans nos consciences.
Avec la minutie d’un entomologiste et la liberté d’un « penseur sauvage », Julien Salaud bouleverse le rapport à la nature. Il s’intéresse autant à la survie des espèces animales et végétales en voie de disparition qu’à la fabrication de créatures célestes, chimères faites d’oiseaux et d’insectes. Il compose ainsi un bestiaire magique – qui nous permet de faire face à un retour du règne animal, puissant et mystérieux – et offre « un point de vue différent sur ce que peut être un animal (celui du cartésien ou du généticien, du prédateur ou de la proie, du sorcier ou du mystique) ».