Jonathan Martin élabore un travail prolifique et varié où s’entremêlent dessins, assemblages et films. Recomposant des systèmes d’échos, de migrations, de tensions et d’interactions entre des motifs esthétiques et culturels parfois très éloignés, Jonathan Martin conçoit l’art comme une poétique du passage où permutations et déplacements offrent les possibilités d’un nouveau récit.
Avec Rose Film (2014), plan séquence sur une main égrainant un chapelet, l’artiste développe un travail métaphorique et métapoétique sur l’image du film et son défilement. Dans War Whoop (2012), Jonathan Martin s’attache moins à explorer ce défilement qu’à mettre en lumière un processus de migration de motifs séculaires dans une oeuvre contemporaine. Dans le dessin Blake Dante Sun Ra (2011), il juxtapose noms propres et frise de symboles attachés à l’ésotérisme, mettant en regard la manière dont le musicien Sun Ra (1914 – 1993) s’est référé au dieu du disque solaire de la mythologie égyptienne, Râ, pour élaborer les fondements éclectiques de la religion afro-futuriste, et celle dont William Blake (1757 – 1827), peintre, dessinateur et poète, illustra la Divine Comédie de Dante composée au xive siècle. Ce dessin traduit de manière frontale l’intérêt de Jonathan Martin pour la recomposition de motifs et de contenus à l’origine de formes et de sens nouveaux. Jonathan Martin est résident du Pavillon Neuflize OBC. Ce projet a été sélectionné par la commission mécénat de la Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques qui lui a apporté son soutien.
Jonathan Martin est un artiste en résidence au Pavillon Neuflize OBC.
Commissaire : Julien Fronsacq