À travers une forme d’anthropomorphisme architectural, Henrique Oliveira révèle l’ossature du bâtiment. Au Palais de Tokyo, il joue ainsi sur les données existantes et structurantes de l’espace à l’instar des piliers qu’il prolonge et démultiplie en vue de leur adjoindre une dimension végétale et organique, comme si le bâtiment prenait vie. L’artiste s’inspire entre autres d’ouvrages médicaux, plus particulièrement les études effectuées sur les pathologies physiques telles que les tumeurs. Par analogie formelle, ces excroissances ne sont pas sans rappeler les rhytidomes communs à l’écorce des arbres. La texture de cette installation en bois de « tapumes » renvoie inévitablement à certaines essences d’arbres des forêts tropicales humides d’Amazonie : les entrelacs et autres noeuds constituent des réseaux hors de contrôle, répondant à une logique que l’homme ne pourrait plus maîtriser.